who's Wouse
Voici l'histoire d'un étonnement, d'une bouffonnerie. Dans ce petit théâtre, il y a une femme ou peut-être l'apparence d'une femme. Elle semble âgée, même si cela n'a que peu d'importance, elle est vêtue d'une longue robe à volants bleutés et d'un tablier rouge orangé. Sur ses épaules elle a jeté un châle de laine frangé et porte sur la tête un chapeau orné d'un ruban charbonné et d'une fleur de velours cramoisi. Dans ces mains gantées de noir, et portée sur son épaule gauche, une ombrelle écarlate complète ce qui prend désormais l'allure d'une apparition. La voilà qui entre dans une pièce aux murs grisâtres, une tenture verte, garnie de fleurs et d'oiseaux est accrochée sur la cloison du fond.
Ici commence l'histoire que veut nous conter un homme, car l'autre personnage, invisible dans la pièce, est bien un homme. Il a vingt-neuf ans, il est artiste peintre et vit mal de sa peinture. C'est un original né un vendredi et qui, dès lors, prétend cultiver avec Vénus un lien particulier. Il dit : "à ma naissance, elle vint à moi souriante et nous nous regardâmes longuement dans les yeux. Elle fleurait bon la mer salée". La mer sera toute sa vie son lointain proche, il y puisera la puissance et l'intensité de son rêve. (extrait de Who's Wouse, P. Bechet, éditions Ô perché, 2024) (Acryliques sur toiles tendues sur chassis 50x60).